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Atelier : Le chercheur et la diffusion de ses sources : nécessités, risques, contraintes, reconnaissances ? (Marin Dacos)

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Photo par Elodie Picard, licence CC

CR par Pierre Mounier

La diffusion des sources du chercheur est aujourd’hui une nécessité sous plusieurs aspects : l’obligation de retour au public des résultats de la recherche financée sur fonds publics, mais aussi les possibilités offertes pour la réutilisation des données permettant le développement de nouvelles heuristiques.

Les risques liés à la diffusion numérique des sources ne sont pas nuls : la lourdeur technologique du travail de numérisation conduit peut-être à un renforcement de la division sociale du travail avec un risque de renforcement du mandarinat. Les données sont souvent produites dans, par et pour un paradigme scientifique particulier. Ne risquent-elles pas de faire l’objet de mauvaises interprétations lors de leur réutilisation ? Enfin, est-ce que ce principe de réutilisation des sources numérisées n’est pas synonyme d’un risque de déconnexion de l’expérience concrète de contact avec les sources?

Beaucoup d’obstacles pratiques s’opposent aussi à la diffusion numérique des sources : d’un côté, il s’agit de toutes les oppositions légales à cette diffusion (respect du droit à l’image, du droit de propriété intellectuel, des clauses de non divulgation lorsqu’on travaille sur des données commerciales), de l’autre, des oppositions professionnelles propres à la recherche : le travail de numérisation et diffusion de sources est peu et mal reconnu. En revanche, la diffusion peut donner lieu à des exploitations par d’autres chercheurs avant même que le chercheur qui les a établies ait eu le temps de les exploiter lui-même. Le champ scientifique est aussi concurrentiel et cette situation favorise quelquefois le secret. Enfin, on assiste quelquefois à des injonctions de numérisation sans que les moyens, notamment pour assurer la pérennité et un accès continue aux archives numériques, soient toujours présents.

En ce qui concerne les pratiques de diffusion de sources, celles-ci sont diverses selon les disciplines : en informatique, elles sont obligatoires en histoire de l’art, c’est presque le contraire. Les mœurs sont donc variées et il ne s’agit pas de distribuer les bons et les mauvais points sur cette question. En revanche, il peut être intéressant de prendre le web comme exemple, où s’est  développée une véritable culture du lien vers la source. Reste ouverte la question de la valeur ajoutée éditoriale qui peut ou doit être attachée à l’action de diffusion de source numérisée : quelle est-elle ? mais aussi : quel est l’apport de chaque métier dans ce travail ?

Au final, il semble que les obstacles, les problèmes que l’on rencontre, sont davantage du ressort du politique que du technique à proprement parler. Sur le plan technique, beaucoup des questions soulevées ont ou peuvent trouver des réponses assez satisfaisantes : sur les questions de gestion d’accès et sur la pérennité en particulier. C’est en revanche du côté de l’organisation du travail, du rôle des institutions, de la question du mandat impératif ou encore de la reconnaissance de ce travail que la situation reste à améliorer. Peut-être faut-il suivre l’exemple des consortiums comme le W3C ou le TEI-C qui ont su développer des standards de manière itérative, en construisant des communautés susceptibles de les mettre en pratique.

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